Le 28 février 2023, une célèbre émission TV spécialisée dans la maternité (la maison des maternelles) a mis en avant les reportages d’accouchement et le collectif carmin, dont je fais partie. Cet extrait fût riche en idées reçues de la part des présentateurs et intervenants. C’est pourquoi aujourd’hui, je déconstruis 5 idées reçues sur les reportages d’accouchement car vous avez peut-être vous aussi ces à prioris.
Idée reçue n°1 : Les photos d’accouchements sont affreuses
Pas besoin d’une photo avec gros plan sur la vulve pour réaliser un reportage d’accouchement !
Des photos naturelles et artistiques où on met en avant la force d’une femme à mettre au monde son enfant et la force d’un coparent à accompagner ou accueillir cette naissance.
Les photos d’accouchement, c’est également beaucoup d’émotions, et l’immortalisation d’une des plus belles rencontres de la vie des parents !
On est loin de l’image des vidéos d’accouchement filmées en gros plan au caméscope il y a quelques années, et que personne ne voudrait revoir !
Idée reçue n°2 : Le co-parent peut prendre des photos
Que les mamans qui ont peu de photos d’elle et leur bébé parce que monsieur ne pense pas à prendre des photos lèvent la main !
Quel coparent penserait à prendre en photo sa femme en travail ? En général, ils sont plus occupés à accompagner leur femme, ou à attendre anxieusement à ses côtés !
Lorsque j’étais sage-femme, je mettais un point d’honneur à conseiller aux parents de laisser leur téléphone dans les 2 heures de la naissance, pour profiter au maximum de ce moment magique.
Ne pouvant prendre de photographe pour mon propre accouchement, j’ai fait 2-3 photos rapides des premiers moments de bébé avec son papa avec son téléphone. Résultat : les photos sont un beau souvenir, mais ce ne sont pas les plus jolies, et elle manque un peu d’émotions.
Et du coup, pas de photo spontanée des deux parents avec leur nouveau-né !
Idée reçue n°3 : C’est trop cher
Combien coûte un reportage d’accouchement ? Une fourchette entre 500 et 5000€ avec une moyenne dans les 1000€, oui c’est un budget.
Mais il ne faut pas oublier que être d’astreinte H24 7j/7 pendant un mois est très contraignant pour notre vie personnelle, et que notre expertise est le fruit de nos formations et expérience pour ne pas gêner l’accouchement et prendre des photos dans des conditions dites difficiles.
Ce n’est pas juste « appuyer sur un bouton ».
C’est sûr que comparé à la rémunération des sages-femmes pour un accouchement, cela semble démesuré (NB: les SF sont payées environ 350€par la CPAM pour un accouchement). Mais le problème vient-il de la rémunération honteuse des sages-femmes ou du souhait des photographes de vivre de leur activité? Personnellement, je n’ai pas quitté ma vocation de sage-femme pour manquer également de reconnaissance dans mon expertise de photographe.
Lorsque j’étais sage-femme, j’aurai voulu pouvoir montrer des photos de leur force à certaines mamans qui s’excusaient d’avoir été ce qu’elles ont été pendant le travail. Pour leur montrer à quel point elles étaient géniales et qu’elles n’avaient aucune raison de culpabiliser d’avoir pensé ou dit qu’elles n’y arriveraient pas !
Alors même si engager une aide à domicile en post-partum est une excellente idée, regagner de la confiance en soi en revoyant ses photos, et en voyant concrètement ce qu’on a pu accomplir, c’est pour moi tout aussi important et pourrait également diminuer le risque de dépression du post-partum.
Enfin, certes c’est un budget que tout le monde n’a pas, mais c’est quelque chose qui peut s’anticiper avant même de tomber enceinte (j’ai d’ailleurs des femmes qui me contactent avant même leur grossesse).
Idée reçue n°4 : C’est dérangeant d’avoir quelqu’un à côté
Personnellement, ayant accouché sans péridurale, je suis incapable de dire quand la sage-femme était là ou non… On est dans notre bulle et on ne fait pas attention au reste. C’est également le retour que j’ai eu de mes clients après leur reportage. Ils n’ont pas fait attention à moi.
S’ils ne me voient pas, c’est également car je met tout en œuvre pour être la plus discrète possible. Je ne commente pas, je me déplace avec précaution et surtout je met mon appareil photo en silencieux et je n’utilise aucun flash.
Par des rencontres avant l’accouchement, je met également tout en œuvre pour que le couple soit en confiance quant à ma présence.
Et ils ont toujours le droit de me demander un moment rien qu’à eux s’ils le souhaitent. Lorsque les conditions s’y prêtent, je le fais même souvent naturellement.
Idée reçue n°5 : on veut un reportage d’accouchement pour les montrer sur les réseaux
Les photos de son accouchement sont quelque chose d’intime. On peut avoir l’envie de les partager, mais on peut aussi avoir envie de les garder pour nous, ou pour notre famille.
C’est le moyen de se rappeler ce qu’on est capable d’accomplir le jour où on perd confiance en nous. Ou juste pour se rappeler de l’une des plus belles rencontres de notre vie et ce moment intense que notre mémoire a tendance à atténuer.
C’est également un moyen de raconter son histoire à son enfant, et de raconter le bonheur qu’on a eu à l’accueillir dans notre famille, et au combien ce moment était spécial.
Et vous, quels sont vos à prioris sur les reportages d’accouchement? Vous hésitez à sauter le pas? Dites-moi tout en commentaires ou envoyez-moi un message via mon formulaire de contact, et je me ferai une joie d’en discuter avec vous !